Rencontre avec Daniel Roth, président du jury du Concours International Olivier Messiaen 2024.
Arts en Isère Dauphiné Alpes : Vous allez présider le jury de l’édition 2024 du Concours International Olivier Messiaen dédié à l’orgue à l’automne prochain, qu’est-ce qui vous a motivé à accepter ce rôle ?
Daniel Roth : Quand Monsieur Messina (NB : directeur d’AIDA et du concours) m’a appelé pour me proposer ce rôle, j’ai considéré que c’était un grand honneur et j’ai accepté.
Il me parait important de soutenir ce concours qui met en exergue le talent d’Olivier Messiaen sur le plan organistique, lui qui est surtout reconnu pour ses travaux en tant que compositeur de piano. Avec des événements comme le Concours International Olivier Messiaen, la jeunesse montre qu’elle n’oublie pas l’œuvre de Messiaen, et c’est ainsi qu’elle participe à la faire perdurer.
Arts en Isère Dauphiné Alpes : Quel est votre point de vue sur la participation des jeunes musiciens aux concours de musique ?
Daniel Roth : Moi-même, quand j’étais jeune, j’ai participé de nombreuses fois à ce genre de concours. C’est important car très formateur. Écouter nos pairs jouer nous permet d’améliorer notre propre jeu, tout comme échanger avec les membres du jury qui sont souvent de bons conseils. Les concours de musique offrent une occasion unique d’apprentissage, d’inspiration et de croissance personnelle, tout en nourrissant notre passion pour la musique et en nous préparant à une carrière artistique enrichissante.
Arts en Isère Dauphiné Alpes : Qu’auriez-vous envie de transmettre aux candidats de cette année ?
Daniel Roth : La préparation est délicate car le programme est très exigeant. Les candidats doivent s’immerger dans l’univers unique de Messiaen, caractérisé par des rythmes irréguliers, des harmonies complexes, et cette utilisation qui lui est propre des couleurs sonores. Ce répertoire exige une maîtrise technique associée à une compréhension profonde de son langage musical et de sa spiritualité. Et il ne faut pas non plus négliger la préparation psychologique, cruciale pour gérer le stress et la pression du concours.
Arts en Isère Dauphiné Alpes : A l’échelle internationale, pensez-vous que l’on puisse considérer l’orgue comme un instrument populaire ?
Daniel Roth : Chaque pays a ses propres traditions et écoles d’orgue, avec des styles musicaux distincts et des répertoires spécifiques. En France, on compte un nombre important d’élèves dans toutes les classes d’orgue, que ce soit dans les conservatoires supérieurs régionaux ou municipaux. Des concerts d’orgue et des festivals dédiés à cet instrument sont organisés dans le monde entier, en plus de concours comme le Concours International Olivier Messiaen. On peut se montrer confiant quant à l’avenir de cet instrument car il continue d’attirer de nombreux passionnés de musique, désireux d’explorer sa richesse sonore et son héritage musical.